La violation initiale et la plus importante de la constitution de la RDC a eu lieu le 19 novembre 2016 lorsque l’élection présidentielle prévue n’a PAS eu lieu. Un mois plus tard, le 19 décembre 2016, le président Kabila a cessé d’être le président élu de la RDC. Aujourd’hui, le Président Kabila est devenu Président de la Transition de la RDC.
En tant que Président de la Transition de la RDC, le président Kabila ne commande plus la majorité de la population de la RDC. Il doit donc partager le pouvoir avec l’opposition jusqu’à ce que la nouvelle élection présidentielle ait lieu.
La médiation par la CENCO a établi une formule viable pour la gouvernance de la RDC entre le 19 décembre 2016 et la prochaine élection présidentielle.
L’opposition craint que l’échec (refus) du gouvernement Kabila de préparer et de conduire à l’élection qui était prévue en novembre 2016 indique que l’ultime stratégie du Président Kabila est de rester indéfiniment au pouvoir. Bien que le président Kabila lui-même n’ait pas fait une déclaration publique qu’il n’a pas l’intention de modifier la constitution pour éliminer la limitation de deux mandats, certains de ses collaborateurs ont fait de telles déclarations en public. En particulier, l’ambassadeur Kikaya Kirubi l’a fait à plusieurs sorties publiques aux États-Unis au cours desquelles il a déclaré sans hésitation que le président Kabila n’a pas l’intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle et qu’il quittera le pouvoir dès que le prochain président sera élu.
Comment le pouvoir doit-il être partagé pendant la TRANSITION ? La médiation de la CENCO est conçue pour construire une formule de partage du pouvoir. En date du 20 janvier 2017, il ya un entendement général qui dit que le chef du gouvernement, le Premier ministre, doit être nommé par l’opposition, représentée par le composant le plus fort, « Le Rassemblement ». Cela est nécessaire pour rassurer l’opposition que le président Kabila ne va pas utiliser la TRANSITION afin de retarder davantage son départ du pouvoir.
Malheureusement, le président Kabila et sa « majorité » semblent continuer à retarder le processus afin de maintenir Kabila au pouvoir. Parler, parler, parler, signifie retard, retard et retard. La CENCO a de bonnes raisons d’être frustrée et en colère.
La communauté internationale devrait maintenant insister auprès du Président Kabila pour qu’il fasse ce qui suit :
• Désigner immédiatement comme Premier ministre la personne désignée par le Rassemblement, Félix Tshisekedi.
• Félix devrait choisir un conseil de ministres sélectionnés à moitié par le Rassemblement et l’autre opposition, et l’autre moitié par la « Majorité » et la Société Civile.
• Le Président devrait immédiatement convoquer le Parlement en session extraordinaire afin de ratifier le nouveau gouvernement du Premier ministre Félix [Tshisekedi].
• Le Parlement doit immédiatement voter le budget nécessaire pour préparer la prochaine élection présidentielle, et les préparatifs doivent commencer immédiatement.
• L’Union africaine devrait être invitée à nommer un observateur neutre pour les élections, qui veillera à ce que les préparatifs se poursuivent sérieusement.
• Conformément à la Constitution, le président Kabila prendra des nominations ou prendra des décisions importantes uniquement sur recommandation du Premier ministre.
• Le nouveau Premier ministre s’assurera que les nouveaux ministres de Finances et de Mines contrôleront toutes les transactions financières de la Gécamines et que tous les revenus seront déposés auprès de la Banque Centrale.
• Le nouveau Premier ministre veillera également à ce que la Présidence n’ait pas accès directement aux recettes financières au-delà des fonds alloués à la Présidence par le Parlement.
Les Présidents de la République du Congo et de la République d’Angola doivent accepter d’être garants de ce scénario de transition.
(Photo: MONUSCO)